Génétique et hypertension artérielle : trois approches pour décrypter une maladie complexe. Discussion
Auteurs : JEUNEMAITRE X1, GIMENEZ-ROQUEPLO A1, ARDAILLOU R, VACHERON A, JAFFIOL C, SRAER J, DREUX C, GODEAU P, TUBIANA M1L'hypertension artérielle essentielle est une pathologie multifactorielle dont le déterminisme associe des facteurs environnementaux et génétiques. On estime qu'environ 30 % de la variance de la pression artérielle est génétiquement déterminée. Schématiquement, trois grandes approches sont utilisées pour tenter d'identifier les gènes de susceptibilité à l'hypertension artérielle humaine. La première consiste à analyser les gènes dits candidats . gènes qui codent pour des protéines dont la fonction est connue et susceptible d'influencer le niveau de pression artérielle. Au cours des dix dernières années, de nombreux gènes candidats ont été analysés avec des résultats souvent controversées. Les résultats les plus intéressants concernent les gènes du système rénine angiotensine, les gènes codant pour les sous-unités de l'adducine, la sous-unité β3 d'une protéine G, et les récepteurs adrénergiques. La seconde approche consiste à effectuer, sans a priori, un criblage complet du génome par les moyens techniques actuellement disponibles, en particulier un grand nombre de marqueurs polymorphes répartis sur l'ensemble du génome humain. Ces études plus récentes ont donné également des résultats contradictoires. Cependant, la région du chromosome 17q12-21 paraît particulièrement intéressante. La troisième approche a été pour le moment la plus fructueuse et consiste en l'étude de formes rares monogéniques d'hypertension artérielle. Cette stratégie a permis d'identifier les gènes responsables du syndrome de Liddle, de l'hyperaldostéronisme sensible à la dexaméthasone, du syndrome d'excès apparent en minéralocorticoïdes et de mettre en valeur l'homéostasie du bilan sodé dans son rôle de régulation de la pression artérielle.