Hyperthyroïdie et grossesse
Auteurs : SCHLIENGER J1Agée de 30 ans, une femme consulte après une période d'instabilité thymique évoluant depuis 2 mois, tour à tour attribuée à son mariage récent puis à une grossesse débutante (9e semaine). Un traitement antidépresseur s'est avéré sans effet sur un tableau clinique évoquant de plus une hyperthyroïdie par maladie de Basedow : amaigrissement de 3 kg avec appétit conservé, irritabilité et insomnie, thermophobie et hypersudation, tachycardie à 100 battements par minute, goitre soufflant de grade III sans exophtalmie. L'impression clinique est confirmée : TSH effondrée (< 0,01 mU/l), T4L et T3L élevées respectivement à 57 pg/ml (N < 20) et 28 pg/ml (N < 4). La détermination des anticorps antithyroïdiens authentifie la maladie de Basedow : antithyroperoxydases à 1 500 UI/l (N < 100), antithyroglobuline à 250 UI/l (N < 100) avec une élévation marquée des anticorps antirécepteurs de la TSH (TRAK) à 332 UI/l (N < 14). L'administration de 200 mg/j de propylthio-uracile (PTU) et de 160 mg/j de propranolol entraîne une amélioration clinique rapide avec normalisation de la fonction thyroïdienne en 1 mois (T4L : 7,9 pg/ml, T3L : 2,8 pg/ml). Une échographie fœtale à la 15e semaine de gestation est considérée comme normale.