Des tératomes sont obtenus chez Pleurodeles waltl Michah. et chez Ambystoma mexicanum Shaw à la suite de l'implantation dans la cavité générale des animaux juvéniles d'embryons de l'une ou de l'autre espèce ainsi que d'embryons de Triturus alpestris Laur. Sur 716 animaux opérés, 386 ont été affectés d'un ou de plusieurs tératomes. Les tumeurs sont classées en trois types d'après le rapport entre leur poids et le poids total de l'hôte: 420 tératomes dont le rapport est inférieur à 1% (type I), 311 tératomes avec un rapport compris entre 1% et 10% (type II) et 142 tératomes dont le rapport est supérieur à 10% (type III). La formation d'un tératome ne dépend ni de l'âge du receveur ni du stade de l'implant embryonnaire; elle dépend de l'histocompatibilité entre le receveur et l'implant comme pour les allogreffes et les xénogreffes embryonnaires. Toutes les différenciations histologiques ont été observées avec parfois la présence de pattes. Ces différenciations sont indépendantes de l'âge du receveur et du stade de l'implant. L'ablation d'un tératome de même que la greffe d'un fragment n'entraînent pas la formation d'une nouvelle tumeur. Les volumineux tératomes du type III résulteraient d'une déstabilisation du développement. Leur intense vascularisation, les observations cytologiques ainsi que la cachexie des animaux qui en sont affectés constituent des indices en faveur d'une malignité (tératocarcinomes). La formation et l'évolution des tératomes expérimentaux chez les Amphibiens Urodèles mériteraient d'être étudiées en fonction de l'expression des gènes du développement.