L'identification et l'utilisation des facteurs pronostiques dans la LLC sont soumises à une double contrainte. D'une part, le caractère indolent de la maladie chez la majorité des patients rend difficile les études basées sur la survie et rend importante l'identification de critères de substitution (« surrogates » ). D'autre part, l'efficacité des traitements actuels justifie d'envisager une attitude agressive sur des paramètres associés à un pronostic péjoratif car ils permettent peut-être une amélioration du pronostic. A l'heure actuelle, les classifications cliniques de Rai et Binet restent seules utilisées pour les décisions thérapeutiques, et les paramètres plus récemment identifiés ne sont pas encore pris en compte. Cependant, on assiste à l'émergence de nouveaux tacteurs pronostiques biologiques, dont l'intérêt demande pour certains à être confirmé et qui doivent faire l'objet d'études multivariées. Notamment, les paramètres biologiques, re létant l'équilibre prolifération-apoptose de la maladie (p27, TK) ou son histoire naturelle (mutation de IgV_H), sont prometteurs. L'hétérogénéité de la population des patients au stade A rend cette recherche d'autant plus nécessaire et evrait pouvoir déboucher sur l'identification des patients dont le pronostic est plus défavorable et qui pourraient peut-être bénéficier d'un traitement précoce.