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Génétique et facteurs environnementaux de la maladie de Parkinson

Auteurs : BROUSSOLLE E1, THOBOIS S1
Affiliations : 1Service de Neurologie D, Hôpital Neurologique Pierre-Wertheimer, 69003 Lyon, France
Date 2002, Vol 158, Num 12, pp 7S11-7S23Revue : Revue neurologique
Résumé

Nous présentons une revue générale sur les facteurs génétiques et environnementaux impliqués dans l'étiologie de la maladie de Parkinson. L'hypothèse toxique a été fortement évoquée depuis 20 ans à la suite de la découverte de syndromes parkinsoniens survenus après intoxication par le MPTP, une substance neurotoxique sélective des neurones dopaminergiques nigrostriés. Plusieurs produits chimiques dont la structure est apparentée à celle du MPTP entrent dans la composition de certains herbicides, insecticides et pesticides, dont le paraquat, le diquat et la roténone. Les études épidémiologiques ont montré une plus grande prévalence de la maladie de Parkinson dans les zones rurales des pays industrialisés ayant une importante utilisation d'insecticides, pesticides et herbicides ou une consommation d'eaux de source où de tels produits auraient pu se concentrer. Cependant, il n'a jamais été démontré, malgré de nombreuses recherches de lien formel entre un agent toxique précis de l'environnement et le développement ultérieur d'une maladie de Parkinson. Parallèlement, l'hypothèse génétique de la maladie de Parkinson s'est vue considérablement renforcée au cours de ces 10 dernières années. Les études épidémiologiques révèlent en effet 10 à 25 p. 100 de cas familiaux. Plusieurs grandes familles de maladie de Parkinson à transmission autosomique dominante associées à une mutation du gène PARK 1 ont été décrites. Ce gène code pour une protéine, l'α-synucléine, qui est trouvée dans les corps de Lewy, dont la présence constitue l'un des critères de diagnostic anatomique essentiel de la maladie de Parkinson idiopathique. Cependant, cette mutation est rare, à la différence de la mutation du gène de la parkin (PARK 2), observée dans les formes à début précoce de maladie de Parkinson, qu'elles soient familiales à transmission autosomique récessive, mais aussi sporadiques. Ces formes se caractérisent anatomiquement par l'absence de corps de Lewy. D'autres gènes ou loci moins bien connus sont impliqués dans des formes familiales autosomiques dominantes (PARK 3, 4 et 5). A côté des formes génétiques pures qui restent minoritaires, les études portant sur l'interaction génétique-environnement ont été moins fructueuses avec des résultats contradictoires, qu'il s'agisse de l'association de certaines variantes allèliques du gène CYP2D6 et de la présence d'une maladie de Parkinson, ou d'autres gènes candidats. En conclusion, la cause de la maladie de Parkinson n'est pas encore élucidée. Il y aurait non pas une, mais des maladies de Parkinson. Cette hétérogénéité pourrait être liée, dans la majorité des cas, à une origine plurifactorielle de la maladie, à la fois génétique et environnementale.

Mot-clés auteurs
Déterminisme génétique; Epidémiologie; Etiologie; Facteur milieu; Facteur risque; Homme; Parkinson maladie;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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BROUSSOLLE E, THOBOIS S. Génétique et facteurs environnementaux de la maladie de Parkinson. Rev. Neurol. (Paris). 2002;158(12):7S11-7S23.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2017.


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