Violence à la crèche : discontinuités et communication
Auteurs : KONICHECKIS A1La crèche serait un espace attracteur, prédisposant à ce que des situations psychiques particulièrement violentes, générées ailleurs, dans la vie de la famille ou par le développement propre à l'enfant, y soient déplacées avec l'espoir d'être transformées et résolues. Le décalage entre la sensibilité du bébé d'une part et ses capacités élaboratives limitées d'autre part comporte pour lui une source indéniable de violence. Certaines manifestations violentes d'enfants à la crèche peuvent être entendues alors comme autant de tentatives pour nous rendre sensibles à leur désarroi et à leur incapacité à métamorphoser leur état de souffrance. L'observation et le suivi en crèche de Loïc, enfant d'un peu plus de deux ans, violent, assimilable à ce que Lacroix et Montmayrant ont qualifié d'enfant terrible, nous permet de déceler différentes circonstances d'où surgissent au quotidien ses mouvement violents : sentiments de menace, de rupture et de discontinuité, absence de sens ludique et de se sentir protégé, et des tendances régressives importantes. Tout comme l'éclair cherche le paratonnerre, par la violence, l'enfant tente de retrouver un objet extérieur qui lie ses sensations internes de déchirement.