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Obésité et diabète de type 2 : L'hypothèse de la transmission épigénétique

Auteurs : JUNIEN C1
Affiliations : 1Inserm U383 Génétique, Chromosome et Cancer , Université Paris V, Hôpital Necker - Enfants Malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France
Date 2002, Vol 37, Num 4, pp 261-272Revue : Cahiers de Nutrition et de Diététique
Résumé

Un des principaux défis pour la Nutrition est de prévenir, de contenir, voire de faire régresser le principal fléau actuel, celui de l'épidémie d'obésité-diabète de plus en plus précoce et de plus en plus sévère. La situation actuelle pourrait être la résultante non seulement d'interactions entre le terrain génétique -et l'environnement, alimentation, dépense énergétique et effets maternels-mais aussi de modifications épigénétiques qui seraient apparues chez les ancêtres et auraient été transmises tout en étant accentuées, aux générations actuelles par un effet progressif, transgénérationnel. Il ne s'agirait donc pas uniquement d'un effet direct touchant les individus atteints eux-mêmes d'obésité mais également d'un effet progressif, transgénérationnel. Des données chez l'homme et chez l'animal montrent que les conséquences d'une sous-alimentation subies par des individus peuvent être transmises aux générations suivantes. Longtemps considérée comme impossible, la transmission de caractères acquis à la descendance, pourrait passer par un support épigénétique. Sans altérer la séquence de l'ADN, des modifications épigénétiques non effacées lors du passage par la lignée germinale sont maintenant décrites chez plusieurs espèces. En effet il existe une corrélation entre le niveau d'expression d'un gène et sa méthylation (plantes) ou bien la méthylation d'une séquence transposable insérée à proximité d'un gène (mammifères). Le degré de méthylation d'un transposon peut effectivement moduler l'expression d'un gène dans lequel il s'est inséré (mutants de souris viable yellow au locus Agouti). Cependant, les sauts au hasard de transposons ne permettent pas d'expliquer les observations de plus en plus nombreuses d'effets transgénérationnels auxquels sont souvent associés des biais de transmission parentale. L'empreinte génomique ou parentale, grâce à la flexibilité de modifications épigénétiques rapides et réversibles, pourrait représenter le support logistique nécessaire aux adaptations de l'espèce à son environnement, pour répondre rapidement à un stimulus donné. Ces altérations de l'expression de gènes permettrait à l'espèce de répondre rapidement à une pression de sélection, sans avoir à attendre la sélection Darwinienne, salvatrice mais beaucoup trop lente. La transmission des effets transgénérationnels sur plusieurs générations, remettrait ainsi au goût du jour le débat sur l'héritabilité des caractères acquis, une sorte de « pseudo-lamarckisme.

Mot-clés auteurs
Diabète non insulinodépendant; Empreinte génomique; Epigénétique; Etat nutritionnel; Etiologie; Homme; Hérédité; Obésité; Transposon;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
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JUNIEN C. Obésité et diabète de type 2 : L'hypothèse de la transmission épigénétique. Cahiers de Nutrition et de Diététique. 2002;37(4):261-272.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 21/08/2017.


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