La biologie aristotélo-galénique est une des deux grandes conceptions paradigmatiques de la vie. Aristote élabore une physique finaliste: elle constitue une des grandes théories de l'histoire des sciences qui a perduré jusqu'au début du XVIIe siècle. Il l'articule avec une biologie correspondante qui donne une place centrale à l'âme, au mouvement et à la chaleur animale; sa finalité pose la vie comme sa propre fin. Elle s'illustre dans une physiologie également finaliste dont le processus essentiel est la nutrition et le pilier privilégié, le paradigme thermo-cardiocentrique. Si Aristote est considéré comme le fondateur de la biologie, Galien est après Hippocrate la plus grande figure de la médecine antique; clinicien au savoir encyclopédique, il est reconnu comme l'un des premiers anatomistes et le fondateur de la physiologie expérimentale. Galien s'inspire largement de la biologie d'Aristote pour en proposer une autre également finaliste, et n'opposant pas l'être vivant au reste de la nature. Cette biologie finaliste instrumentale et utilitaire fait appel aux facultés naturelles et à la sympathie qui procédant d'une providence omnisciente permettent de concilier le déterminisme et la finalité donc partiellement externalisée. La biologie aristotélo-galénique a marqué l'Antiquité et le Moyen Âge et a exercé son influence jusqu'au XVIIIe siècle tant dans le monde arabe que dans l'Occident chrétien.