VISA, GISA et VRSA... la nouvelle face cachée du staphylocoque doré
Auteurs : PITTET D1, WALDVOGEL F1L'adaptation à un environnement hostile est l'un des moyens de survie les plus efficaces du monde microbien. La capacité des staphylocoques dorés (S. aureus) de résister aux antibiotiques en est l'un des exemples les plus étonnants et les plus effrayants. Après l'acquisition de la résistance à la méticilline actuellement largement répandue, des souches cliniques de S. aureus de sensibilité diminuée à la vancomycine en particulier (« vancomycin-intermediate S. aureus, VISA»), et plus généralement aux glycopeptides («glycopeptides-intermediate S. aureus, GISA»), ont été identifiées récemment au niveau de quatre continents au moins. Les glycopeptides demeurant la seule alternative thérapeutique disponible en cas de S. aureus multirésistant, la mesure et la compréhension du «phénomène GISA» sont des priorités absolues compte tenu de l'importance épidémiologique de S. aureus en tant que germe pathogène, tant hospitalier que communautaire. Cette revue fait état de la situation actuelle et propose des mesures pour identifier la survenue des GISA et, si possible, en limiter leur progression.