Hyperlipidémies et pilule contraceptive
Auteurs : FOUBERT L1Les effets des oestrogènes sur les lipides plasmatiques sont relativement clairs : élévation du HDL-cholestérol, diminution du LDL-cholestérol, augmentation des triglycérides et baisse modérée de la lipoprotéine (a) [Lp(a)]. L'effet des progestatifs dépend de leur pouvoir androgénique qui s'oppose aux effets métaboliques ou vasculaires directs des oestrogènes. La contraception oestroprogestative n'augmente pas le risque d'athérosclérose mais celui de thrombose. L'utilisation de doses de plus en plus faibles d'éthinyl-oestradiol a diminué le risque de thrombose qui est surtout augmenté par l'association d'autres facteurs, en particulier l'hypertriglycéridémie et le tabac. Les progestatifs ont des effets moins bien connus mais les dérivés norstéroïdes pourraient favoriser les accidents de thrombose. On peut bien sûr conseiller une contraception par stérilet en l'absence de contre-indication. En l'absence de contraception locale acceptable, la contraception oestroprogestative peut être prescrite dans l'hypercholestérolémie modérée (jusqu'à 3 g/l) chez la femme de moins de 35 ans, en l'absence de facteur de risque de thrombose associé (tabac). On choisira une pilule minidosée et une diététique adaptée sera associée. La contraception oestroprogestative ne doit pas être prescrite en cas d'hypertriglycéridémie supérieure à 2,00 g/l mais il peut y avoir discussion si l'anomalie est corrigée, en l'absence de tabagisme associé. La contraception progestative pure représente une autre possibilité, en cas de contre-indication à la contraception œstroprogestative, en donnant la préférence aux progestatifs non androgéniques normodosés.