Fantasme, art et réalité. Les enjeux de la passivité et du désengagement dans le réel
Auteurs : BONNAFE-VILLECHENOUX MDate 1999, Vol 63, Num 5, pp 1873-1880Revue : Revue française de psychanalyseLes enjeux de la passivité apparaissent comme une composante fondamentale de la psychanalyse. Un risque est de voir la passivité se retourner en une forme de maîtrise agie. L'analyste se garantira mieux contre ce risque s'il a su se situer dans le champ de la réalité (notamment la réalité de l'aliénation subie par les patients en grande difficulté). Pour l'y aider, l'émergence d'une expérience esthétique est un modèle fécond. En effet, l'acte de l'artiste créateur est pour Freud une voie privilégiée pour réconcilier les principes du plaisir et de la réalité dans la dyschronie de leurs mouvements contraires (19111. Il a lui-même souvent eu recours au modèle de la création d'une oeuvre d'une portée esthétique universelle, tel le choix d'oEdipe soumis à l'adversité. Ainsi pourront être plus justement repérables les lieux de la passivité, du coté de l'éros et du travail de la psychanalyse, ou du coté de l'agir, hors de son champ propre, le respect du cadre restant le garant le plus sûr de nos pratiques, qui doivent aussi se définir dans le temps présent.