Le concept de centre de la mémoire repose sur la pluridisciplinarité des intervenants autour des troubles de la mémoire et des démences, dont la plus fréquente est la maladie d'Alzheimer. Ces centres ont pour objectifs de diagnostiquer les plaintes mnésiques et les démences, de les traiter et de les suivre, d'informer patients et familles, de former les médecins et les auxiliaires médicaux et de contribuer à la recherche. Les premiers centres, anglo-saxons, datent des années 1980 et leur expérience (majorité de maladie d'Alzheimer, diagnostics tardifs) a favorisé l'ouverture d'autres centres à travers le monde. Une enquête auprès de centres français définit le « centre idéal »: structure identifiée composée d'une consultation et d'un hôpital de jour où l'on trouve des compétences neurologiques, neuropsychologiques, psychiatriques et gériatriques. Il s'intègre dans un réseau de soin autour de la démence dont le pivot est le médecin généraliste et il travaille en réseau à l'échelon régional et national. Les relations entre affections cognitives et pathologies somatiques, très fréquentes chez les déments, sont encore mal connues. La démence peut retentir sur la sémiologie, la conduite thérapeutique et le pronostic, et même être liée à certaines affections par exemple cardio-vasculaires. Les affections somatiques sont génératrices de décompensations brutales de démence pouvant nécessiter une hospitalisation dans l'urgence mais dans une structure adaptée. Les centres de la mémoire doivent s'impliquer dans ces enjeux de soin, d'enseignement et de recherche.