Vaccination rougeole, oreillons, rubéole : des recommandations à la pratique
Auteurs : COHEN R1, LEVY C1, DE LA ROCQUE F1, BOUCHERAT M1Le remboursement du vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole (R.O.R.) en 1989 a entraîné une diminution de l'incidence des trois maladies sans pour autant les éliminer de France. Depuis 1994, les études sur l'incidence de la rougeole et de la rubéole en France montrent, d'une part, un nombre de cas persistants importants et, d'autre part, un vieillissement des patients atteints par la rougeole [1, 2]. Cela a conduit à modifier le calendrier vaccinal, qui préconise depuis 1 995 une vacci nation R.O.R. à l'âge de douze mois (plus précocement pour la valence rougeole lorsque l'enfant est en collectivité) et depuis 1998 une revaccination entre trois et six ans (au lieu de onze-treize ans) [3]. Si le taux de couverture vaccinale dépasse 95 %, objectif défini par l'OMS, l'élimination de la rougeole en 2007 sera atteint. Or, contrairement à la Finlande, où la couverture vaccinale R.O.R. est de l'ordre de 98 % pour les deux doses depuis quinze ans, les scores sont bas en France : environ 84 % à vingt-quatre mois depuis 1996 pour la première dose et environ 20 % pour la deuxième dose chez les enfants de six ans en 1998 [4, 5]. Il apparaît donc nécessaire d'augmenter les couvertures vaccinales afin de limiter l'augmentation des rougeoles graves et des infections rubéoleuses durant la grossesse. L'objectif des enquêtes présentées dans cet article est de faire le point sur l'opinion des pédiatres à l'égard de la politique vaccinale R.O.R. et d'identifier les freins à la pratique de cette vaccination.