Hypothyroïdie infra-clinique
Auteurs : VENAULT S1, ROHMER V1L' hypothyroïdie infra-clinique (HI), est caractérisée par une élévation isolée de la TSH. Il s'agit d'une constatation biologique fréquente. La prévalence de cette affection est élevée : elle varie entre 3 et 15 % selon les populations étudiées [1]. Les circonstances qui conduisent à demander un dosage de la TSH sont variées : des manifestations aussi fréquentes et banales qu'une asthénie, un syndrome dépressif, des crampes, peuvent être des signes avant-coureurs d'une hypothyroïdie fruste. Les conséquences d'une HI sont de deux types : un risque de développer une hypothyroïdie vraie (estimé à 5 à 10 % par an) d'une part, des complications propres à l'HI, notamment cardio-vasculaires, d'autre part. Cette entité doit donc être reconnue précocement. En France, il n'y a pas encore de consensus pour la réalisation d'un dépistage systématique de l'hypothyroïdie fruste. Ainsi, les questions posées sont les suivantes : est-il nécessaire d'organiser un dépistage de l'HI dans la population générale ? Un traitement doit-il être prescrit dès le diagnostic posé ? Définition La définition de l'hypothyroïdie infra-clinique, encore appelée hypothyroïdie fruste, est biologique et se caractérise par une élévation de la concentration plasmatique de TSH au-delà de 4 mU/l alors que celle de la thyroxine libre est dans les limites de la norme du laboratoire. Classiquement, les patients sont cliniquement asymptomatiques, en fait, la réalité est probablement autre.