Vitamine A chez les enfants gabonais non supplémentés : relation avec les pathologies oculaires et nutritionnelles
Auteurs : Ovono Abessolo F, Kuissi É, Calvin Nguele J, Joseph Lémamy G, Ndong Z, Ngou-Milama ÉDate 2009 Janvier 1, Vol 19, Num 1, pp 29-33Revue : Santé : cahiers d'étude et de recherches francophonesObjectif : Définir le profil vitaminique A des enfants gabonais avant les campagnes de supplémentation systématique réalisées par le ministère de la Santé publique et l’Unicef.Patients et méthodes : Nous avons mené une étude épidémiologique et clinicobiologique dans deux centres de santé infantile de Libreville. Cent cinquante enfants, âgés de 0 à 156 mois, ont été inclus dans cette étude, nous avons évalué l’état nutritionnel et ophtalmologique, la rétinolémie et le niveau de consommation des aliments riches en vitamine A.Résultats : Soixante-dix pour cent des enfants avaient une rétinolémie inférieure à notre valeur seuil, évaluée à 0,876 μmol/L. Les pathologies oculaires, retrouvées et corrélées au taux de rétinol, regroupaient l’héméralopie (16 %), le xérosis conjonctival (6,7 %), la tâche de Bitot (1,3 %), le xérosis cornéen (3,3 %), la taie cornéenne (0,7 %) et la cécité (1,3 %). De plus, 48,7 % des enfants présentaient un retard statural associé à une faible rétinolémie (0,643 μmol/L), 10 % un kwashiorkor et 19,9 % un marasme. Parmi les mères interrogées, 56 % sont sans emploi, et 69,3 % avaient une faible connaissance des aliments riches en vitamine A, ces derniers étant par ailleurs globalement peu consommés par l’ensemble de la population.Conclusion : Cette étude montre que la carence en vitamine A est un véritable problème de santé publique à Libreville. Cette carence est associée à un état nutritionnel médiocre. Les stratégies de lutte contre ce déficit devraient inclure une supplémentation en vitamine, mais également une amélioration de l’état nutritionnel des enfants.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.