Les femmes enceintes constituent une population vulnérable vis-à-vis des maladies infectieuses notamment vis-à-vis des infections à tropisme respiratoire. Certaines de ces infections bénéficient d’une prévention vaccinale. Si les données de la littérature sont rassurantes pour les vaccins inactivés, les vaccins vivants nécessitent des précautions d’emploi et de par le risque théorique pour le fœtus, leur utilisation est le plus souvent déconseillée pendant la grossesse. Une des difficultés est l’absence d’études spécifiques dans cette population particulière avant mise sur le marché des vaccins en raison de ce risque potentiel théorique. C’est ainsi que la plupart des données de tolérance et d’efficacité sont issues d’études d’exposition aux vaccins de femmes enceintes souvent plusieurs années après leur commercialisation. En France, seule la vaccination grippe est recommandée chez la femme enceinte, quel que soit le terme de la grossesse. Pour les vaccins inactivés même en l’absence de données spécifiques, il n’est pas attendu d’effet particulier sur le déroulement de la grossesse. La vaccination diphtérie-tétanos-polio-coqueluche est possible pendant la grossesse comme la plupart des vaccins inactivés (vaccins contre l’hépatite A-B, pneumocoque, méningocoque, etc.) qui peuvent être réalisés si besoin. L’utilisation des vaccins vivants atténués (ROR, VZV) est en revanche contre-indiquée à l’exception du vaccin contre la fièvre jaune. Néanmoins, une vaccination réalisée par inadvertance ou par méconnaissance d’une grossesse débutante avec les vaccins actuels ne justifie pas d’interrompre la grossesse. De nombreuses opportunités vaccinales existent autour de la naissance, de la période pré-conceptionnelle avant tout projet parental, lors de la surveillance de la grossesse, à la naissance en maternité, du post-partum aux premiers mois après la naissance. Chacune d’elles doit être mise à profit pour compléter les vaccinations de l’ensemble de la famille et de l’entourage. La mise en place d’une prévention vaccinale efficace ne pourra se faire qu’avec une démarche globale avec des professionnels de santé sensibilisés afin d’anticiper les choses au mieux.