Ovogenèse in vitro : des souris et des femmes
Auteurs : Moison P, Livera GDate 2022 Avril 1, Vol 24, Num 2, pp 230-238Revue : Médecine de la ReproductionDOI : 10.1684/mte.2022.0888L’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) touche 1 % des femmes en âge de procréer. En dépit des conséquences sur la santé et psychologiques pour les patientes, nos connaissances sur les mécanismes menant à cette pathologie sont très parcellaires. Du fait de l’absence d’un modèle d’étude cellulaire humain, elles résultent principalement d’extrapolations d’études menées chez d’autres espèces animales. Or, des différences significatives dans le processus de l’ovogenèse existent entre les espèces, y compris au sein des mammifères. La récapitulation in vitro de l’ovogenèse, à partir de cellules pluripotentes adultes humaines, pourrait être un outil pour étudier la gamétogenèse chez la femme. Chez la souris, la génération d’ovocytes fécondants grâce à cette technologie a été récemment rapportée. Chez l’homme, des cellules précurseurs sont produites et permettent déjà l’identification de nouveaux acteurs moléculaires. Pour reconstituer un ovocyte mature humain in vitro, des verrous restent à lever. Parmi eux, la compréhension de l’initiation méiotique. Ces dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans le domaine, ils serviront probablement le développement de l’ovogenèse in vitro. À terme, cette technologie offrira non seulement un outil de recherche mais également un outil diagnostique, voire thérapeutique. Cet article retrace les grandes avancées vers l’ovogenèse in vitro humaine, un développement technologique qu’il conviendra à la fois d’encourager et d’encadrer.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.