Où en est la génétique de l’infertilité masculine ?
Auteurs : Siffroi JDate 2015 Décembre 1, Vol 17, Num 4, pp 281-289Revue : Médecine thérapeutique médecine de la reproduction, gynécologie, endocrinologieL’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) a profondément modifié le pronostic de l’infertilité masculine, en permettant à des individus auparavant considérés comme stériles de concevoir, créant ainsi le paradoxe d’une éventuelle transmission à sa descendance de facteurs génétiques d’infertilité. Les hommes atteints de syndrome de Klinefelter, autrefois synonyme de stérilité absolue et de recours obligatoire au don de spermatozoïdes, bénéficient maintenant de la possibilité d’utiliser en ICSI des gamètes prélevés par biopsie testiculaire. Le pourcentage important de biopsies positives suggère que nombre d’entre eux sont en réalité en mosaïque avec une lignée cellulaire normale qui explique pourquoi les spermatozoïdes extraits ont le plus souvent un caryotype équilibré sur le plan chromosomique. Chez les hommes porteurs d’une anomalie chromosomique de structure comme une translocation, il est maintenant possible de repérer les spermatozoïdes dont le caryotype a toutes les chances d’être équilibré. Ces techniques, compatibles avec une utilisation des gamètes en fécondation in vitro, permettent d’améliorer considérablement le rendement des techniques d’ICSI avec ou sans diagnostic préimplantatoire chez les couples concernés. Bénéficiant des nouvelles techniques d’analyse du génome comme la puce d’hybridation génomique comparative (CGH-array), ou le séquençage de nouvelle génération, la recherche des causes géniques d’infertilité masculine progresse également, malgré le grand nombre de gènes impliqués.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.