Quel avenir pour l’ectogenèse et la transplantation d’utérus ?
Auteurs : Challier JDate 2013 Janvier 1, Vol 15, Num 1, pp 39-47Revue : Médecine thérapeutique médecine de la reproduction, gynécologie, endocrinologieEctogenèse et transplantation d’utérus sont deux sujets d’actualité. Le premier resurgit périodiquement, le second fait l’objet d’une annonce préoccupante. Pour l’utérus artificiel, deux alternatives sont possibles : la superfusion d’embryon en coculture avec des cellules endométriales ou la perfusion des vaisseaux ombilicaux du fœtus au moyen d’une circulation extracorporelle. Jusqu’ici aucune de ces techniques n’a donné de résultats satisfaisants chez l’animal et le passage à l’homme n’a rien d’évident. La physiologie utéro-placentaire nous enseigne que certaines fonctions, échanges, adaptation et protection, sont difficilement remplaçables et celle du fœtus montre que ses organes ont chacun un rythme particulier de croissance qu’il faut respecter. Les unités de soins intensifs des prématurés arrivent à pallier l’absence d’utérus et de placenta à partir de 24 semaines d’aménorrhée (SA), pas avant. La création d’un utérus artificiel que ce soit par coculture ou par perfusion se révèle très complexe sur le plan matériel et nécessiterait un personnel hautement qualifié. La transplantation d’utérus a progressé dans ses aspects chirurgicaux grâce à l’expérimentation animale. La restauration des cycles utérins a été obtenue lors d’une transplantation autologue ou syngénique, de gestations après transplantation syngénique, mais rarement après transplantation allogénique. Dans cette dernière, le traitement immunosuppressif n’est pas sans danger pour la gestation et les nouveau-nés. D’autre part, lorsque des gestations sont obtenues chez l’animal, on est peu renseigné sur l’état de santé du nouveau-né et son suivi postnatal. L’objectif de la greffe d’utérus étant de permettre une grossesse à des femmes infertiles, la greffe annoncée en 2012 par une équipe suédoise paraît prématurée. Les avis et les recommandations formulés pour ces chirurgies innovantes devront être respectés.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.