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Quel est l’impact réel des faux positifs de la mammographie ?

Auteurs : Vallée JDate 2014 Janvier 1, Vol 10, Num 1, pp 8-8Revue : Médecine
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Résumé

La revue systématique du NHS britannique conclut que cela peut conduire à une détresse psychologique durable, en particulier en cas d’antécédents familiaux

Le programme britannique de dépistage (début 1988) va maintenant proposer aux femmes âgées de 47 à 73 ans une mammographie tous les 3 ans. Plus de 2,24 millions de femmes ont été invitées, 73,2 % ont participé, 87,2 % des « habituées », 69,0 % des « nouvelles ». En 2009-10, 3,9 % ont été rappelées pour examens complémentaires, dont 19,5 % avaient réellement un cancer ; les « faux positifs » ont donc concerné les 80,5 % autres (51 579 femmes, 3,1 % du total des femmes dépistées). Les auteurs ont extrait des bases de données électroniques et autres recherches dans la littérature qualitative et grise, ainsi que des bibliographies des études incluses, 4 423 titres et résumés répondant à leurs critères d'inclusion. La majorité avait des faiblesses méthodologiques qui obligent à des conclusions prudentes, essentiellement basées sur des études observationnelles. En population générale, les résultats sont contradictoires : la détresse psychologique quant au cancer du sein est maximum à 5 mois, dure jusqu'à 3 ans, est d’autant plus marquée que les procédures complémentaires sont invasives. Mais elle ne se traduit pas en anxiété générale à des niveaux cliniquement mesurables (échelles HAD et GSQ-28). En cas d’antécédents familiaux, la détresse psychologique est statistiquement significativement plus élevée (3 fois plus en moyenne que dans le groupe « normal ») dès le 1er mois après le dépistage, s’atténuant vers le 6e mois. Il est possible que ces femmes (mieux accompagnées ?) aient pu rationaliser leur angoisse et se rassurer, ces faux positifs signifiant qu’un tel dépistage permettrait de détecter un cancer à un stade précoce pouvant être traité. Les données des études d'observation montrent que la détresse liée aux faux positifs peut dissuader jusqu’à 3 % de femmes de refaire une mammographie (un essai randomisé de qualité médiocre suggère l’inverse si les lettres d'invitation suivantes sont adaptées à la situation). Par ailleurs, une étude (140 387 participantes) a montré que les faux positifs étaient associés à un risque 3 fois plus élevé de cancer d'intervalle que lorsque la mammographie était normale (OR 3,19 ; 2,34 à 4,35) et 2 fois plus susceptibles d'avoir un cancer détecté lors du tour suivant de dépistage (OR 2,15 ; 1,55 à 2,98).

Bond M, Pavey T, Welch K, Cooper C, Garside R, Dean S, Hyde C. Systematic review of the psychological consequences of false-positive screening mammograms. Health Technology Assessment. March 2013.

Que retenir pour notre pratique ?
• Ce volumineux document (190 pages, 130 références analysées, 71 écartées), disponible en ligne, souligne les incertitudes à ce sujet et l’importance d’une recherche spécifique. Le nombre de femmes concernées est impressionnant (du même ordre dans le programme français ?)
• Tout ne se résume pas à une simple lettre d’invitation et à la notification d’un résultat. Faut-il rappeler que même le dépistage du cancer du sein ne sort pas du champ de la réflexion sur la prévention quaternaire dont il est question dans ce numéro de Médecine ?

Mots clés : Détection précoce de cancer ; Mammographie; Stress psychologique [Early Detection of Cancer; Mammography; Stress, Psychological]

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : John Libbey Eurotext
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Citer cet article
Vallée J. Quel est l’impact réel des faux positifs de la mammographie ?. Médecine. 2014 Jan 1;10(1):8-8.
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Dernière date de mise à jour : 21/06/2018.


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