L'article de Renaud de Beaurepaire, dans notre numéro de juin, n'est pas passé inaperçu et nous a valu dans deux courriers (publiés dans la rubrique « votre avis nous intéresse » de ce même numéro) une volée de bois vert et des interrogations tout à fait légitimes. Que le baclofène soit ou non un « médicament miracle » n'est pas l'objet de la discussion, comme pour tous les médicaments pour lesquels Médecine poursuit, numéro après numéro, la culture du « doute et de la prudence ». Une revue systématique publiée en juillet dans le Clinical Pharmacology américain, présentée et commentée ci-dessous, analyse et discute l'ensemble des données disponibles \; conclusion sans surprise : elles sont limitées et leur extrapolation à l'ensemble des patients souffrant d'une addiction à l'alcool hors sujet [1]... Mais admettre cette evidence n'est pas polémiquer sur le fond du problème. Pourquoi d'ailleurs y aurait-il polémique, et surtout à propos de quoi ? Il y a de nombreuses incertitudes à ce sujet, une insuffisance de « preuves » au sens de celles qui sont issues des essais randomisés (le baclofène ne fait pas exception dans la pharmacopée...), un recul insuffisant, un espoir peut-être déraisonnable, et surtout et le plus souvent une impasse thérapeutique de la médecine dans cette douloureuse question de l'alcool. Ne laissons pas les convictions ou représentations des uns et des autres clorent péremptoirement le débat.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.