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Jusqu’où « insister » sur le style de vie de nos patients diabétiques ?

Auteurs : Vallée JDate 2013 Septembre 1, Vol 9, Num 7, pp 295-295Revue : Médecine
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Résumé

L’essai américain Look AHEAD (Action for Health in Diabetes) conclut à l’inefficacité des interventions intensives à visée cardiovasculaire sur le risque des patients obèses.

Si des études à court terme ont montré l’effet bénéfique de la perte de poids chez les patients en surpoids atteints de diabète de type 2, les effets à long terme sur leur risque cardiovasculaire sont inconnus. L’étude randomisée a été menée aux États-Unis dans 16 centres (5 145 patients). Les 2 570 du groupe intervention étaient soumis à restriction calorique (1 200 à 1 800 Kcal/j, moins de 30 % de lipides, plus de 15 % de protides) et activité physique modérée à intense (175 mn par semaine). Les 2 575 du groupe contrôle recevaient les soins et conseils usuels. Le traitement médicamenteux était laissé à discrétion du médecin. Le critère de jugement principal était composite (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde, AVC non fatal ou hospitalisation pour angor pendant le suivi, qui devait durer au maximum 13,5 ans). L’essai a été arrêté prématurément à 9,6 ans en moyenne sur un constat de futilité : la perte de poids était plus marquée dans le groupe intervention que dans le groupe contrôle (8,6 % vs 0,7 % à 1 an ; 6,0 % vs 3,5 % en fin d’étude), de même que la baisse de l’hémoglobine glyquée et l’amélioration initiale de la forme physique et des facteurs de risque cardiovasculaires (sauf le taux de LDL-cholestérol). Le critère primaire a été atteint chez 403 patients du groupe intervention et 418 du groupe contrôle (hazard ratio 0,95 ; 0,83-1,09 ; p = 0,51).

1. The Look AHEAD Research Group. Cardiovascular Effects of Intensive Lifestyle Intervention in Type 2 Diabetes. N Engl J Med. 2013;369:145-54.

Que retenir pour notre pratique ?
• La déception des auteurs est « lisible ». Ils insistent sur les « autres » effets bénéfiques de ce type d’intervention : rémission partielle du diabète au cours des 4 premières années de l’essai, réductions de l’incontinence urinaire, de l’apnée du sommeil, des dépressions, améliorations de la qualité de vie et de la forme physique… Ils retiennent curieusement comme effet important la baisse significative de l’hémoglobine glyquée, indicateur secondaire s’il en est, en lui attribuant « possiblement » – chez les patients du groupe intervention – le moindre taux de recours à l’insuline…
• L’étude apparaît au moins comme une incitation à la modestie d’un discours médical par trop « volontariste » chez des patients difficiles. Il s’agit toujours de cas par cas…

Mots clés : Diabète de type 2 ; Exercice physique ; Surpoids [Diabetes Mellitus, Type 2; Exercise; Overweight]

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : John Libbey Eurotext
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Vallée J. Jusqu’où « insister » sur le style de vie de nos patients diabétiques ?. Médecine. 2013 Sep 1;9(7):295-295.
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Dernière date de mise à jour : 21/06/2018.


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