L’essai randomisé européen a comparé l’efficacité du malathion (lotion) et de l’ivermectine (traitement oral) sur les poux résistants aux insecticides au pyrèthre

Les 812 enfants âgés de 3 à 11 ans (376 familles) avaient été traités sans succès 2 à 6 semaines auparavant pour pédiculose du cuir chevelu par topique insecticide. Ils ont été tirés au sort en 2 groupes auxquels étaient administrés à J1 et J8 soit 400 μg/kg d’ivermectine (tablettes de 3 mg) + lotion placebo (n = 398) soit des tablettes placebo + une solution alcoolique à 0,5 % de malathion (n = 414). En intention de traiter, 95,2 % des patients ivermectine répondaient à J15 au critère principal de l’étude (absence de poux) vs 85 % des malathion (p < 0,001). Il n’y avait pas de différences significatives entre les effets secondaires constatés (2 considérés comme « sévères » : pour le malathion, des céphalées ayant conduit à hospitaliser une fille de 11 ans, pour l’ivermectine, une convulsion chez une fille de 6 ans chez qui a été alors découvert un foyer rolandique). Les auteurs concluent que 2 prises d’ivermectine à 1 semaine d’intervalle constituent une alternative efficace en cas de pédiculose rebelle..

1. Chosidow O, Giraudeau B, Cottrell J, Arezki I, Hofmann R, Mann SG et al. Oral ivermectine versus malathion lotion for difficult-to-treat head lice. N Eng J Med. 2010;367:896-905.

Les questions que se pose la rédaction
• L’indication de l’ivermectine – antihelminthique – est connue pour la gale (bien qu’elle ne soit pas signalée au Vidal®). Son extension à la pédiculose est donc logique, sans effets secondaires importants comme le confirme cette étude (les auteurs signalent que 45 millions de personnes de 30 pays reçoivent chaque année 150 millions de doses sans effets secondaires notables).
• Le risque d’émergence de résistances n’étant pas nul, le traitement, qui a l’avantage de sa simplicité, doit bien sûr être réservé aux pédiculoses qui ne répondent pas aux habituelles lotions antipoux.

Mots clés : Pédiculose