Cet essai randomisé hollandais multicentrique a inclus durant 2 ans 508 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde débutante, répartis par tirage au sort en 4 groupes : monothérapie séquentielle (groupe 1), polythérapie de plus en plus complexe (groupe 2), polythérapie d'emblée avec forte dose initiale de prednisone (dose réduite ensuite progressivement) (groupe 3), polythérapie d'emblée avec infliximab (groupe 4). Le traitement était revu tous les 3 mois jusqu'à obtention d'une faible expression clinique de la maladie. Les deux critères de jugement principaux étaient la capacité fonctionnelle (évaluée par le Health Assessement Questionnaire) et les dommages articulaires radiographiques (évalués par le Sharp-van der Heijde score).
L'amélioration clinique a été plus rapide pendant la première année dans les groupes 3 et 4. Durant la seconde année, tous les groupes ont été améliorés cliniquement (p = 0,257), 42% des patients étaient en rémission (p = 0,690). Les dommages radiologiques étaient moindres dans les groupes 3 et 4 (p = 0,004). Après 2 ans, 33 % des patients du groupe 1, 31 % du groupe 2, 36% du groupe 3 et 53 % du groupe 4 prenaient un seul médicament.
Il n'y avait pas de différence notable de toxicité.
Au total, tous les médicaments antirhumatismaux actuellement disponibles semblent efficaces dans la polyarthrite débutante, mais les polythérapies utilisées d'emblée semblent favoriser une amélioration clinique plus rapide et une moindre progression articulaire. Leur intérêt est aussi d'être plus faciles à ajuster et à interrompre.
Goekoop-Ruiterman YPM, de Vries-Bouwstra JK, Allaart CF, van Zeben D, Kerstens PJSM, Hazes JMW et al. Comparison of Treatment Strategies in Early Rheumatoid Arthritis. Ann Intern Med. 2007;146:406-15.
Commentaires de la rédaction
- Cette étude confirme les résultats antérieurs de l'étude BeSt des mêmes auteurs, ainsi que plus généralement les progrès thérapeutiques de ces dernières années.
- La polyarthrite rhumatoïde est devenue, même à son début, une maladie rhumatismale complexe pour laquelle une coopération étroite entre médecin traitant et rhumatologue est indispensable, mais peut-être pas si simple à mettre en place… Nous aurons l'occasion de revenir sur ces problèmes difficiles.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.
Source : John Libbey Eurotext
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