Objectif de l’étude : décrire la délivrance de la buprénorphine en pharmacie de ville et son bon usage en pratique quotidienne. Méthodes : observatoire pharmacoépidémiologique transversal conduit en pharmacie de ville. Chaque pharmacien devait inclure les 10 premiers usagers de drogues se présentant à la pharmacie avec une ordonnance de buprénorphine. Résultats : 3 772 usagers de drogues, âgés de 35 ans et pour les trois quarts de sexe masculin (73,9 %) ont participé à l’étude. Le nom de la pharmacie figurait sur l’ordonnance dans 67,7 % des cas, la durée moyenne de la prescription était de 24 jours et la posologie moyenne de 8 mg en prise unique dans 78,8 % des cas \; 75,5 % des personnes prennent la buprénorphine en sublingual, 14,3 % se l’injectent et 5,3 % la sniffent, 35,5 % consomment en parallèle des benzodiazépines, 12,5 % ont plus d’un médecin prescripteur, 4,6 % d’entre elles leur ont déjà présenté des ordonnances falsifiées et 12,7 % témoignent parfois de réactions agressives à l’égard du pharmacien. Le bon usage de la buprénorphine apparaît statistiquement corrélé avec l’insertion des personnes. Conclusion : les conditions du bon usage de la buprénorphine sont encore perfectibles et le pharmacien peut y contribuer de manière importante, notamment si des formations adaptées sont proposées à l’ensemble de son équipe.