Autrefois considérée comme une maladie rare, l’œsophagite à éosinophiles (EoE) suscite depuis une vingtaine d’années un intérêt croissant et est devenue l’une des affections les plus couramment diagnostiquées au cours de l’endoscopie digestive haute pour dysphagie chez l’enfant et l’adulte. La physiopathologie de cette affection est complexe et regroupe plusieurs mécanismes, notamment une réponse immunitaire anormale vis-à-vis d’antigènes environnementaux, une altération et fibrose de la muqueuse œsophagienne.

Le diagnostic d’EoE est à la fois clinique avec dysfonction œsophagienne et histologique avec une infiltration de la muqueuse œsophagienne par les polynucléaires éosinophiles. L’arsenal thérapeutique pour traiter cette maladie est relativement large : règles hygiéno-diététiques, traitements pharmacologiques tels que les inhibiteurs de la pompe à protons et corticoïdes topiques, mais aussi les anticorps monoclonaux, en cours d’étude. L’endoscopie occupe également une place de choix dans la prise en charge thérapeutique avec une innocuité bien établie, notamment dans les formes fibro-sténosantes où l’efficacité des traitements pharmacologiques est souvent mise en défaut.

Enfin, l’endoscopie a également un intérêt dans le suivi de la maladie avec un score de référence endoscopique « EREFS » (pour Exsudats, Anneaux, Œdèmes, Sillons et Sténoses) utilisé comme outil standardisé pour mieux évaluer et surveiller la maladie.

Nous nous intéresserons ici particulièrement au rôle de l’endoscopie dans le diagnostic, le traitement et le suivi de l’EoE.