Le développement du cerveau humain consiste en une série de processus spatiotemporels complexes. Le neurodéveloppement est le processus de développement des neurones (incluant la prolifération, la migration, la différenciation, la synaptogenèse, l’apoptose, la gliogenèse, la myélinisation) qui s’étend principalement de la période embryonnaire à l’adolescence. Des modifications de l’environnement, notamment in utero, peuvent générer des altérations irréversibles du neurodéveloppement. Au même titre que les infections, le stress ou les carences nutritionnelles de la mère, l’exposition aux polluants chimiques environnementaux est suspectée d’être impliquée dans les perturbations du neurodéveloppement possiblement responsables d’atteintes sensorimotrices, cognitives ou comportementales et de l’incidence croissante des troubles cliniques du neurodéveloppement (tels que les troubles du spectre autistique [TSA] et le trouble déficit de l’attention/hyperactivité [TDAH]) chez les enfants. Selon l’ensemble des études épidémiologiques longitudinales, certaines substances chimiques relativement récentes et d’autres plus anciennes (métaux toxiques, polluants organiques persistants, pesticides, bisphénols, phtalates, particules fines provenant de la pollution atmosphérique, etc.) sont associées aux perturbations et troubles du neurodéveloppement. Les effets observés en épidémiologie sont compatibles avec les mécanismes d’action de ces substances chimiques sur le neurodéveloppement. Les mesures de biomarqueurs des substances chimiques chez les femmes enceintes et les enfants récemment réalisées en France et en Europe attestent d’une exposition réelle à ces substances pendant les périodes de vulnérabilité neurodéveloppementale et du risque potentiel associé.