Contexte. La sexualité est difficilement abordée en consultation, surtout avec les hommes. Or ces derniers souhaiteraient que le médecin initie davantage le sujet.Objectifs. L’objectif principal était de déterminer comment les hommes aimeraient que la sexualité soit abordée et de connaître leurs opinions sur l’utilisation de questions standardisées par les médecins généralistes. Les objectifs secondaires étaient d’explorer la légitimité attribuée aux médecins généralistes dans l’abord de la sexualité et les représentations des hommes de la sexualité.Méthode. Une étude qualitative a été réalisée par entretiens semi-directifs auprès d’hommes volontaires recrutés dans deux galeries commerciales. Une analyse thématique et descriptive a été réalisée jusqu’à saturation des données puis triangulée.Résultats. Seize hommes de 18 à 67 ans ont été interrogés. Une relation de confiance, le cadre professionnel ainsi qu’une attitude décontractée et bienveillante du médecin semblaient faciliter le dialogue. Ils proposaient des outils de communication : affiches en salle d’attente et 3 types de questions ouvertes. Via celles-ci, ils souhaitaient que le médecin adopte une attitude proactive et amorce le dialogue de façon simple et directe lors de situations cliniques appropriées. L’abord de la sexualité était légitimé lorsque celle-ci relevait du domaine médical, par le lien alors fait avec la santé, et non lorsqu’elle était jugée intime ou taboue. L’étude a paradoxalement montré que les hommes se déclarant à l’aise préféraient aborder la sexualité eux-mêmes en cas de problème.Conclusion. Dans le cadre d’une relation de confiance, l’attitude proactive permettrait au médecin de faciliter et de légitimer l’abord de la sexualité en informant les hommes sur son rôle.