Avec plus d’un million d’actes réalisés annuellement, la sclérothérapie est de loin la méthode la plus utilisée en France dans le traitement des varices. Concernant les veines saphènes, la sclérothérapie à la mousse a des taux d’occlusion inférieurs à ceux de l’ablation thermique, mais souvent des résultats cliniques proches. On retiendra qu’elle a surtout une polyvalence inégalée qui lui permet d’être une technique peu contestée pour les veines non saphènes, ce qui représente plus de 60 % des varices. Ses meilleures indications et spécificités sont tous les types de récidives, les varices périnéales, ganglionnaires, et toutes les varices C2 ainsi que les C1. En dehors des contre-indications absolues classiques de la sclérothérapie (allergie au sclérosant, thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire aiguë, infection localisée à la zone de traitement ou infection généralisée, immobilisation prolongée, confinement au lit), la contre-indication absolue spécifique de la mousse reste le shunt cardiaque droite-gauche symptomatique. De plus, dans la mesure du possible, l’ablation thermique lui sera préférée en cas de risque thrombotique élevé et chez les patients sous antivitamines K. En revanche, elle sera un recours intéressant lors des limites d’indications de l’ablation thermique telles que les veines saphènes de petit calibre (efficacité de la mousse jugée bonne en dessous de 6 mm de diamètre selon la littérature), la plupart des récidives, les séquelles obstructives répétées après thrombose veineuse superficielle, les zones de séquelles de sclérose, les sinuosités répétées et/ou importantes. En conclusion, en regard de sa polyvalence, il n’est pas étonnant que la sclérothérapie soit la technique la plus populaire, même si elle montre bien sûr quelques limites.