IntroductionLa recherche d’un cancer en cas de thrombose artérielle est-elle utile ?MéthodesNous avons analysé dans la base de données PubMed de 1996 à 2018 les études évaluant la prévalence des cancers chez les patients présentant une artériopathie des membres inférieurs.RésultatsQuatre études de 411, 147, 192 et 419 patients avec ischémie aiguë ou critique montrent respectivement une prévalence de 22,5 %, 16 %, 11,5 % et 3,8 % de cancers. Dans une récente cohorte danoise de 7840 patients opérés pour ischémie aiguë, 10 % de cancers ont été diagnostiqués dans les deux ans avant et après la revascularisation. Dans une cohorte française de 898 patients artériopathes, une prévalence de 10,5 % de cancers a été rapportée. Dans la seule cohorte d’artériopathes en ischémie d’effort sur 53 762 patients suivis, il a été retrouvé 6270 patients avec un cancer (incidence ratio de 3,28) versus 4306 cancers dans la population générale. Récemment sur une cohorte d’un registre danois de 6600 patients présentant une thrombose artérielle aiguë sans antécédents tumoraux, le taux de cancer était de 2,5 % après 6 mois de suivi et de 17,9 % à 20 ans. Les types de cancers les plus fréquents semblent ceux induits par le tabac. Le tabagisme sévère, l’examen clinique, l’anémie ou une thrombose itérative de pontage semblent souvent associés à la présence de cancer dans cette population d’artériopathes.DiscussionLa fréquence de cancer chez les patients souffrant d’artériopathie des membres inférieurs semble supérieure à celle de la population générale mais le nombre d’études est faible et seule une étude est prospective. La pathogénie de ces thromboses artérielles semble multifactorielle mais reste mal comprise : hypercoagulabilité ? Compression tumorale vasculaire extrinsèque ? Embolisation tumorale ? Orientés par l’examen clinique, il sera discuté l’intérêt de réaliser certains examens.ConclusionLa fréquence de cancer chez les patients présentant une artériopathie des membres inférieurs semble supérieure à celle de la population générale et semble justifier de le rechercher chez les patients présentant un examen clinique suspect, une anémie, une thrombose itérative de pontage. Leur découverte modifie leur prise en charge et leur pronostic.