ObjectifLes ulcères de jambes sont dans près de 85 % des cas de causes vasculaires. Il existe aussi des ulcères de causes non vasculaires. Leur diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques et la biopsie cutanée avec analyse anatomopathologique.Matériel et méthodeÉtude rétrospective ayant porté sur l’analyse de 143 biopsies cutanées d’ulcères de jambe. Les raisons ayant motivé la biopsie étaient principalement des signes cliniques atypiques et/ou l’absence d’amélioration sous soins bien conduits au-delà de 6 mois, comme le préconise la Haute Autorité de santé. Le but de cette étude était d’analyser les résultats de ces biopsies et de rechercher des critères communs aux ulcères, dont la biopsie cutanée avait permis d’établir le diagnostic d’ulcère non vasculaire.RésultatsAu total, 4,9 % des biopsies cutanées permettaient d’établir un diagnostic d’ulcère de cause non vasculaire (7/143) : 5 carcinomes cutanés (3,5 %), 1 leishmaniose cutanée (0,7 %) et 1 pyoderma gangrenosum(0,7 %). L’analyse statistique univariée révélait que les berges surélevées et le caractère hyperbourgeonnant étaient significativement plus fréquemment retrouvés dans ces ulcères. Tous les patients, dont la biopsie cutanée permettait un diagnostic d’ulcère non vasculaire, avaient une atteinte vasculaire associée.ConclusionCette étude a retrouvé un taux de 5 % d’ulcères de causes non vasculaires, principalement des carcinomes cutanés. Les berges surélevées et l’hyperbourgeonnement étaient les caractères inhabituels plus fréquemment retrouvés dans ces ulcères. Tous les patients, dont la biopsie cutanée révélait une cause non vasculaire, avaient une atteinte vasculaire associée. Cette information confirme la nécessité de réaliser une biopsie cutanée y compris en présence d’une atteinte vasculaire qui n’explique pas à elle seule l’évolution de l’ulcère.