IntroductionLes douleurs des membres inférieurs du sportif sont fréquentes et invalidantes. Parmi les différentes étiologies, la pathologie vasculaire est souvent peu évoquée. Un des tests diagnostiques est l’épreuve d’effort avec mesure des index de pression systolique (IPS) en post-effort. Nous présentons le cas d’un sportif dont l’origine artérielle des douleurs est diagnostiquée après un test d’effort maximal symptomatique, alors que le test d’effort sous-maximal était normal.ObservationUn cycliste de 41 ans ressent depuis l’âge de 20 ans des douleurs des quadriceps dès 50 km de vélo. Ses antécédents sont : une communication inter-ventriculaire fermée à l’âge de 2 mois, une hypertension artérielle traitée par valsartan/hydrochlorothiazide. Lors d’un bilan étiologique en 2011, l’IRM et l’échographie musculaire étaient normales. L’épreuve d’effort sur vélo (puissance maximale de 400 watts) n’était pas symptomatique et les IPS post-effort non mesurés. Le diagnostic retenu était une hypertrophie musculaire harmonieuse symptomatique à l’effort. En 2016, toujours symptomatique, il est revu en consultation. Sur le plan vasculaire, tous les pouls périphériques étaient perçus, les pressions artérielles humérales droite et gauche étaient à 144/72 mmHg et 143/78 mmHg. Les IPS de repos étaient à 1,23 à droite et 1,33 à gauche. Un test d’effort (Strandness 10 % de pente et 3,2 km/h) a été réalisé et les IPS post-effort étaient normaux. Lors d’une nouvelle épreuve maximale (avec une charge exceptionnelle de 500 watts), les IPS étaient à 0,63 à droite et 0,68 à gauche une minute après l’effort. Une échographie Doppler a révélé une plicature importante de l’artère iliaque externe droite, avec un pic vélocimétrique à 300 cm/s (vitesse en amont à 83 cm/s) traduisant un effet de sténose d’environ 70 %.DiscussionL’absence d’épreuve d’effort adaptée et de mesures d’IPS post-effort a provoqué un retard diagnostique. La recherche d’une participation artérielle à une douleur d’effort nécessite une mesure d’IPS post-effort. Une chute des IPS post-effort est en faveur d’une cause artérielle (plicature, sténose). Cependant, le test d’effort doit être adapté à la situation clinique ou au moins être maximal.ConclusionL’origine artérielle de douleurs d’effort nécessite un test d’effort à une puissance maximale ou au moins « symptôme limité ». Un test sous-maximal asymptomatique risquerait d’exclure à tort un diagnostic vasculaire.