Cet article est une étude au croisement temporel et thématique sur le traitement du mythe d’Œdipe au théâtre. En s’appuyant sur les propos de Christiane Page « on ne sait ce qu’un auteur a voulu dire, on est devant ce qu’il a écrit, et les liens qui se tissent entre l’œuvre et sa réception dépendent autant de sa démarche artistique que de la lecture qui en est faite » nous chercherons, par l’analyse dramaturgique des différentes réécritures du mythe, à démontrer l’aspect restrictif de l’interprétation freudienne du mythe d’Œdipe. Cette tragédie d’hérédité va en effet au-delà du complexe, mettant en scène un Œdipe victime du destin et de lui-même et interrogeant la notion de responsabilité. Faisant écho aux discours d’Hervé Castanet « La psychanalyse ne donne pas de l’air à la littérature – au contraire, à être appliquée, elle bouche questions et problèmes » (lui-même inspiré par les remarques de Lacan dans « Lituraterre »), cette étude cherche à mettre en lumière la pluralité et la richesse des questions posées par différents dramaturges, de l’Antiquité à l’époque contemporaine.