IntroductionDès les premières descriptions nosographiques de la schizophrénie, des hypothèses sur des liens entre processus dissociatifs et symptômes psychotiques ont été émises. Quoique ne bénéficiant pas d’un large retentissement auprès des chercheurs et des cliniciens, ces hypothèses commencent à être étayées par une littérature croissante. Cependant, elles manquent d’un cadre théorique qui permettrait de rassembler les données existantes en un ensemble cohérent.ObjectifDans cet article, nous nous proposons, d’une part, de présenter les travaux faisant des liens entre expériences traumatiques infantiles, processus dissociatifs et symptômes psychotiques et, d’autre part, de présenter des modèles qui permettront d’intégrer ces travaux au sein d’un cadre théorique cohérent.MéthodesNous avons mené une revue de la littérature concernant, d’une part, les modèles étiopathogéniques des troubles psychotiques et, d’autre part, les liens entre processus dissociatifs et troubles psychotiques.RésultatsLa littérature indique une forte prévalence d’exposition à des expériences traumatiques parmi les personnes qui souffrent de troubles psychotiques et, chez certaines d’entre elles, la présence de processus dissociatifs intenses. Un des modèles théoriques présentés, la théorie de la dissociation structurelle de la personnalité, issue des travaux de Pierre Janet, répond particulièrement à notre deuxième objectif d’intégrer les données de la littérature.ConclusionNous présentons des arguments en faveur d’une psychologie janétienne des psychoses et développons des perspectives théoriques, thérapeutiques et de recherche qu’une telle modélisation des troubles psychotiques offre.