Patiente de 41 ans, G2P0 sous anticoagulation curative au long cours pour un cavernome intraportal idiopathique compliqué d’une hypertension portale et marquée par plusieurs épisodes d’hémorragies digestives sur rupture de varices oesophagiennes et par un hypersplénisme. Elle présente des ménométrorragies chroniques peu contrôlées par acétate de chlormadinone. Une endométrectomie par hystéroscopie est initialement programmée. En préopératoire, elle est admise en réanimation pour choc septique sans point d’appel et récidive des métrorragies nécessitant un support transfusionnel. Le scanner thoraco-abdominal retrouve une volumineuse circulation veineuse collatérale entre veine splénique et la veine para-utérine se drainant en amont dans la veine ovarienne alimentant également la circulation para-utérine. La patiente a bénéficié d’une embolisation des varices para-utérine et de la veine ovarienne, ainsi que d’une reperméabilisation de son stent porte. Au décours la patiente ne présente plus de ménométrorragies.DiscussionLe cavernome portal est une hépatopathie vasculaire rare dont les complications sont les mêmes que celles de la cirrhose. Pour cette patiente, la récidive aiguë de ses métrorragies semble avoir été la conséquence de la majoration de l’hypertension portale et de l’existence d’un réseau veineux collatéral utérin atypique. S’il est connu de développer une circulation veineuse collatérale principalement digestive haute, il existe peu de descriptions de localisations gynécologiques lors d’une hypertension portale dans la littérature. Leur diagnostic et leur prise en charge ne font pas l’objet de consensus. Il faut savoir y penser dans le cadre de métrorragies sous anticoagulants ne répondant pas aux traitement habituels médicaux ou chirurgicaux.ConclusionNous proposons à travers ce cas de rechercher plus systématiquement chez ces patientes cette circulation veineuse collatérale atypique gynécologique de façon préventive par angioscanner en cas d’hypertension portale et de métrorragies inexpliquées, d’autant plus sous anticoagulant. L’embolisation en radiologie interventionnelle semble être la solution thérapeutique par rapport au recours à la chirurgie endo-utérine.