La notion de qualité de l’air fait généralement référence à la contamination particulaire, microbiologique et/ou chimique de l’air ambiant. La directive Européenne 2006/86/CE spécifie des classes de qualité particulaires et microbiologiques auxquelles les laboratoires d’AMP doivent se conformer, une qualité de classe A étant requise pour la manipulation, dans un environnement de classe D. S’il est indispensable de promouvoir un haut niveau de sécurité microbiologique et particulaire dans les laboratoires d’AMP, se pose la question de la faisabilité de ces mesures, tant sur le plan technique et financier, que sur la possibilité de conserver la viabilité des gamètes et embryons dans ces conditions. Leur utilité pose aussi question, étant donné l’absence de cas d’infections d’origine aéroportée liées à une contamination du milieu de culture chez les patientes pris en charge en AMP et les très rares descriptions de contaminations liées à des germes potentiellement aéroportés. Les recommandations européennes se basent sur des normes issues de l’industrie pharmaceutique et n’ont pas été conçues spécifiquement pour la culture des gamètes et embryons. Ces derniers sont particulièrement sensibles au stress physicochimique et leur manipulation requiert des conditions de température, d’osmolarité, de pH ainsi qu’une absence de pollution chimique difficilement obtenue à l’intérieur d’une hotte à flux laminaire. Sous l’impulsion d’experts inquiets des conséquences délétères de l’exposition des ovocytes et embryons à des conditions non physiologiques, des exceptions à la règle ont été incluses dans le chapitre D, annexe 1 de la directive. Cette revue discute l’ensemble de ces points de façon critique, ainsi que les recommandations légales et scientifiques en vigueur dans le monde.