IntroductionLe syndrome de Sheehan (SS) est défini par la nécrose de l’hypophyse survenant en post-partum suite à un accouchement hémorragique, réalisant un tableau d’insuffisance antéhypophysaire dans un délai moyen de 6 à 10 ans.Nous avons mené cette étude pour évaluer la fréquence du syndrome de Sheehan dans les suites précoces de l’hémorragie obstétricale grave.Patientes et méthodesDurant les 4 ans de l’étude (2009–2012), 182 patientes avec hémorragie obstétricale grave ont été colligées sur un total de 47 969 accouchements (0,38 %).Après contact téléphonique, 22 malades se sont présentées au service d’endocrinologie pour examen et bilan hormonal.RésultatsÀ l’interrogatoire, aucune malade n’avait d’agalactie et 4 cas d’aménorrhée étaient dus à l’hystérectomie d’hémostase. Les autres symptômes retrouvés étaient : l’asthénie (12), l’anorexie (3), baisse du libido (9), troubles psychiques (12), constipation (3) frilosité (3). Cinq de nos patientes avaient eu une grossesse secondaire. À l’examen, 2 malades avaient une atrophie mammaire, 6 des troubles des phanères, 3 une pâleur cutanée.Sur le plan biologique, 3 patientes ont présenté un déficit gonadotrope mais aucun cas de SS n’a été diagnostiqué.DiscussionCe travail montre la difficulté a évaluer la prévalence réelle de cette pathologie dans les suites précoces d’une hémorragie grave obstétricale dans notre contexte, mais surtout, la nécessité de suivre ces patientes à long terme et d’entreprendre une démarche éducative et de sensibilisation vis-à-vis du risque de survenue de cette pathologie.