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Variabilité glycémique et complications en postopératoire immédiat d’une chirurgie abdominale majeure

Auteurs : Babol E, Genay S1, Ethgen S2, Décaudin B1, Odou P1, Lebuffe G2
Affiliations : 1Institut de pharmacie, CHRU, Lille, France2Clinique d’anesthésie-réanimation, hôpital Huriez, CHRU, Lille, France
Date 2015 Septembre, Vol 1, pp A92-A92Revue : Anesthésie & RéanimationDOI : 10.1016/j.anrea.2015.07.142
R141
Résumé

IntroductionUn contrôle glycémique strict en postopératoire immédiat induit une morbi-mortalité plus importante[1], l’hypoglycémie induite devenant alors un facteur de mauvais pronostic. Cependant, l’impact de la variabilité glycémique est beaucoup moins décrit. La pratique nous enseigne que les schémas d’administration de l’insuline laissent place à des variations glycémiques importantes avec apparitions d’hyperglycémies, parfois majeures. L’objectif de cette étude était de démontrer qu’une variabilité glycémique importante en postopératoire immédiat majorait le risque de complication.Matériel et méthodesTous les patients hospitalisés en unité de soins intensifs postopératoire entre septembre 2012 et décembre 2013 ayant bénéficié d’une chirurgie abdominale lourde, ont été inclus après obtention d’un consentement éclairé. Cette étude prospective, randomisée, en ouvert, a été acceptée par un comité de protection des personnes. Les patients recevaient dès leur admission et pendant 48 h de l’insuline perfusée en continu avec adaptation des posologies selon les résultats des mesures de glycémie capillaire réalisées toutes les 3 h. L’objectif glycémique était compris entre 140 et 180 mg/dL. La variabilité glycémique des patients a été calculée à partir de l’index GLI (Glycemic Lability Index)[2](Fig. 1) sur ces valeurs de glycémie. Les complications (cardiovasculaires, respiratoires, infectieuses et chirurgicales), quant à elles, ont fait l’objet d’un recueil sur dossier rétrospectivement. Le lien entre l’index GLI et les complications a été analysé à l’aide d’un test de Wilcoxon (p < 0,05).RésultatsParmi les 172 patients inclus, 157 étaient exploitables. La population était homogène. Le taux de mortalité était de 5,73 %. Cent trois patients (65,60 %) ont présenté au moins une complication dont 22,33 % une complication cardiovasculaire, 44,66 % une complication respiratoire, 63,10 % une complication infectieuse et 35,92 % une complication chirurgicale. Le score GLI (moyenne ± déviation standard) apparaissait significativement différent entre le groupe avec complications et le groupe sans complication (Tableau 1, Fig. 1).DiscussionCette étude met en relation la variabilité glycémique avec un risque accru de survenue de complications en postopératoire. Toutefois, un contrôle glycémique strict induit une morbi-mortalité plus importante[1]. Si l’objectif de maintien d’une faible glycémie (comprise entre 120 et 140 mg/dL) est aujourd’hui abandonné, il conviendrait d’adapter nos pratiques afin de limiter les variations glycémiques. Identifier les mécanismes responsables d’une plus grande variabilité glycémique ainsi que les moyens à disposition pour y remédier doit faire partie aujourd’hui de nos préoccupations.

 Source : Elsevier-Masson
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Babol E, Genay S, Ethgen S, Décaudin B, Odou P, Lebuffe G. Variabilité glycémique et complications en postopératoire immédiat d’une chirurgie abdominale majeure. Anesthésie & Réanimation. 2015 Sep;1:A92-A92.
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Dernière date de mise à jour : 25/03/2017.


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