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Intoxication au baclofène : des conséquences inhabituelles

Auteurs : Brunet M1, Boels D1, Férec S2, Abbara C2, Lelièvre B2, Touré A1, Le Roux G1
Affiliations : 1Centre antipoison et de toxicovigilance, CHU, Angers, France2Laboratoire de pharmaco-toxicologie, CHU, Angers, France
Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S59-S59Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.084
P22
Résumé

ObjectifPrésenter un cas de diabète insipide au cours d’une intoxication aiguë par le baclofène et les benzodiazépines.DescriptionMme B., 43 ans, éthylique chronique en échec de sevrage et souffrant d’un syndrome dépressif, est admise dans le service de réanimation médicale suite à la prise de 300 mg de baclofène et de benzodiazépines (quantité inconnue). La patiente présente un coma profond, avec un score de Glasgow à 3/15, et une abolition des réflexes du tronc cérébral. Un tracé de burst suppression est retrouvé à l’électroencéphalogramme. À H6 de son admission en réanimation médicale, la biologie retrouve une hypo-osmolarité (94 mOsmol/L) et une faible densité urinaire (1000). La natrémie est à 147 mmol/L, la créatinine est normale à 55 μmol/L. Une polyurie (3300 ml/6 h) y est associée. Un diabète insipide est donc évoqué. Une hypotension persistante malgré un remplissage de 3 L au total nécessite l’administration de noradrénaline. Des dosages de baclofène sont réalisés afin d’établir une cinétique, ainsi qu’un screening toxicologique. Le baclofène a été dosé en LC-MS/MS après précipitation des protéines. Les baclofénémies dosées sont présentées dans le Tableau 1. Le screening retrouve du bromazépam à 0,42 mg/L et oxazépam à 4,50 mg/L. L’alcoolémie est à 0,22 g/L. Un peu plus de 24 h après son admission, le réveil est calme et est associé à une résolution spontanée de son diabète insipide sans recours à la desmopressine, de façon concomitante à la décroissance rapide de la baclofénémie. La patiente est extubée par la suite.DiscussionLes cas de diabète insipide au baclofène sont peu décrits dans la littérature. Il s’agirait très probablement d’un mécanisme central car il répond bien à l’utilisation de desmopressine[1]. L’effet GABAergique du baclofène inhiberait les neurones producteurs d’ADH et cet effet pourrait être potentialisé par les benzodiazépines[2]. Cet effet ne semble être rencontré qu’en surdosage et donc évoque un mécanisme dose-dépendant.ConclusionL’implication du baclofène semble s’établir dans la survenu d’un diabète insipide en cas de surdosage. Bien que rare, c’est un élément à prendre en compte dans la prise en charge et la surveillance de patients intoxiqués au baclofène afin de prévenir les complications qui peuvent y être associées.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Brunet M, Boels D, Férec S, Abbara C, Lelièvre B, Touré A, Le Roux G. Intoxication au baclofène : des conséquences inhabituelles. Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S59-S59.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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