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Décès par intoxication aiguë à l’arsenic : à propos d’un cas

Auteurs : Cordier L1, Delcourt N1, El Balkhi S2, Gandia P3, Franchitto N1
Affiliations : 1Centre antipoison et de toxicovigilance, CHU, Toulouse, France2Service de pharmacologie et toxicologie, CHU, Limoges, France3Service de pharmacologie et toxicocinétique, CHU, Toulouse, France
Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S45-S46Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.060
O57
Résumé

ObjectifRapporter le cas d’un patient exerçant la profession de chimiste, qui a consommé de l’arsenic dans un but suicidaire, et discuter la prise en charge depuis son appel au CAPTV jusqu’à son décès dans le service de réanimation.DescriptionUn matin à 11 h 30, M.F., 120 kg, HIV+, appelle la régulation du CAPTV de Toulouse en annonçant avoir ingéré une cuillère à café d’arsenic en poudre dilué dans 100 mL d’eau. Dans les minutes qui suivent, le patient se plaint de vomissements. Il est immédiatement orienté vers un service d’accueil des urgences vitales. Dès la prise en charge, il présente des sueurs importantes associées à une tachycardie à 130 bpm dans un contexte de diarrhées profuses et vomissements qui contre-indiquent l’administration de succicaptal. L’ECG ne montre pas de troubles du rythme, et l’échographie trans-thoracique confirme une fraction d’éjection du VG normale. Sur le plan biologique, la gazométrie objective une acidose métabolique lactique compensée (pH : 7,28 ; lactates : 7,1 mmol/L). La troponine est élevée (309 ng/mL) et s’installe une insuffisance rénale aiguë. Un traitement par N-acétylcystéine est débuté en prévention d’une toxicité hépatique, en complément d’un traitement symptomatique par remplissage. Le lendemain, le patient présente un état de choc réfractaire au remplissage et aux catécholamines d’évolution défavorable vers un SDRA. Il est placé sous neuro-sédation dans le service de réanimation. Une épuration extra-rénale est débutée devant la persistance d’une anurie. Une hépatite fulminante s’installe avec effondrement du facteur V et du fibrinogène. Le succicaptal est administré par sonde gastrique au patient à la dose de 1200 mg/8 h (dose totale administrée 4800 mg) mais l’évolution se fait rapidement vers l’aggravation de la défaillance multiviscérale avec échappement à toute technique de réanimation. Le patient décédera 36 h après l’ingestion du toxique.RésultatsL’analyse de la poudre blanche ingérée par le patient a confirmé qu’il s’agissait d’arsenic concentré à 0,898 g/G. Une concentration sanguine d’arsenic de 688,40 μg/L a été mesurée sur un échantillon sanguin prélevé 2 h après ingestion et la concentration sanguine d’arsenic mesurée dans le sang post-mortem était de 546,80 μg/L. Les concentrations d’arsenic ont été mesurées par la technique de spectrométrie d’absorption atomique.ConclusionsIl n’existe pas de consensus concernant la prise en charge d’une intoxication grave par l’arsenic. L’efficacité des traitements chélateurs comme le BAL et le succicaptal, ainsi que l’utilisation de techniques d’épuration extra-rénale sont discutées en fonctions des données de la littérature[1,2].

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Cordier L, Delcourt N, El Balkhi S, Gandia P, Franchitto N. Décès par intoxication aiguë à l’arsenic : à propos d’un cas. Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S45-S46.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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