ObjectifPrésenter deux cas originaux de variantes de « purple drank » c’est-à-dire l’ingestion d’un cocktail de médicaments avec un sirop à base d’opiacés (avec ou sans éthanol).DescriptionCas no 1 : M.E., 23 ans, connu des services de police pour trafics et consommation de stupéfiants, est découvert décédé sur son canapé (délaipost-mortem < 1 jour). Près du corps sont saisis un comprimé de Zyrtec®(cétirizine), un joint de cannabis, des paquets de cigarettes ainsi qu’un verre contenant un liquide orangé et deux pailles. Deux jours plus tard, le père du défunt retrouve au domicile une bouteille vide de 80 mL de Makatussin®(sirop antitussif contenant de la dihydrocodéine), et deux emballages vides de Valium®(diazépam).Cas no 2 : M.C., 26 ans, suivi pour une addiction à la codéine, est découvert décédé à son domicile avec 4 blisters vides de Tossamine®(codéine, méthyléphédrine, noscapine, diphénhydramine), du soda et de la vodka à proximité du corps.MéthodesDes tests d’orientations immunologiques urinaires ainsi que des screenings GC-MC et HPLC-UV ont été réalisés sur le sang et l’urine. Des dosages de confirmation ont été mis en œuvre par GC-MS et LC-MS/MS dans le sang et l’urine et un dosage capillaire des principales substances stupéfiantes a été entrepris par LC-MS/MS.RésultatsLes analyses sanguines indiquent pour M. E. une consommation récente de morphine, de dihydrocodéine, de cannabis, de diazépam, de zolpidem et de diphénhydramine, ainsi qu’une consommation plus ancienne de clonazépam et de cocaïne ; pour M. C. on note une consommation récente d’éthanol, de codéine et de diphénhydramine (Tableau 1).ConclusionLes décès demeurent la conséquence d’une polyintoxication aiguë aux opiacés et à la diphénhydramine en présence d’une imprégnation aux benzodiazépines, zolpidem, dihydrocodéine et cannabis (cas no 1) et en présence d’une imprégnation d’éthanol (cas no 2). Ce mode de consommation est en augmentation et nécessite une surveillance et une prévention accrues.