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Suspicion d’empoisonnement à la mort aux rats : quelques milligrammes suffisent

Auteurs : Bruneau C1, Le Roux G1, Clément R2, Lelièvre B3, Toure A1, Gaulier J-M4, Boels D1
Affiliations : 1Centre antipoison et de toxicovigilance, CHU, Angers, France2Service de médecine légale, CHU, Nantes, France3Laboratoire de toxicologie, CHU, Angers, France
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Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S44-S44Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.057
O54.
Résumé

ObjectifLe difénacoum est un anticoagulant anti-vitamine K, utilisé comme raticide sous diverses formes. Ses paramètres pharmacocinétiques dans l’organisme sont méconnus, à l’inverse de ceux du brodifacoum mieux documentés. L’objectif est de mieux définir les relations dose-effet-concentration du difénacoum dans un contexte d’intoxication per os.MéthodesUne étude rétrospective des cas d’intoxication par le difénacoum a été réalisée au centre antipoison (CAP) du CHU d’Angers sur tous les cas d’intoxication ayant fait l’objet d’une confirmation analytique. Cette analyse des cas d’ingestion notifiés au CAP d’Angers a été effectuée notamment sur la dose supposée ingérée, la surveillance clinico-biologique et les dosages plasmatiques de difénacoum réalisés par LC-DAD[1].RésultatsCinq cas d’intoxication volontaire par difénacoum documentés par des analyses toxicologiques ont été recensés par le CAP d’Angers. Ils concernaient 3 femmes et 2 hommes, âgés de 33 à 82 ans. La concentration plasmatique maximale et le TP sont présentés dans le Tableau 1.ConclusionLa dose toxique du difénacoum n’est pas définie dans la littérature. À la vue des éléments relevés dans cette série, il apparaît que seuls quelques milligrammes de substances actives sont suffisants pour provoquer des troubles de la coagulation majeurs avec des répercussions cliniques hémorragiques significatives. Alors que la concentration plasmatique seuil du difénacoum, considérée comme toxique est estimée à 500 μg/L[2], cette série de cas indique que des effets sur la coagulation peuvent être observés à des concentrations sanguines plus faibles. Les dosages plasmatiques des anticoagulants utilisés comme raticide permettent de confirmer ces intoxications souvent volontaires et non avouées dans un contexte suicidaire ou criminel. La demi-vie est évaluée entre 7 et 45 jours[3]. Une surveillance clinico-biologique des patients est indispensable dans le cas de demi-vie prolongée. Dans de tels dossiers d’intoxication pouvant relever d’actes criminels, l’analyse capillaire pourrait participer à la mise en évidence d’éventuelles prises répétées.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Bruneau C, Le Roux G, Clément R, Lelièvre B, Toure A, Gaulier J-M, Boels D. Suspicion d’empoisonnement à la mort aux rats : quelques milligrammes suffisent. Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S44-S44.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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