ObjectifMalgré la législation réglementant la prescription du GHB et la vente de la GBL et du 1,4-butanediol, l’usage récréatif de ces dérivés est répandue. En cas d’overdose, le tableau clinique associe des signes peu spécifiques communs aux dépresseurs du SNC (coma, bradycardie, hypotension, dépression respiratoire) ne facilitant pas le diagnostic. Nous rapportons un cas atypique suite à une ingestion massive de GBL pour sensibiliser les cliniciens à un tel risque.DescriptionUne femme de 27 ans est retrouvée titubante sur la voie publique. À l’arrivée du SAMU, elle est en coma peu réactif avec hypoventilation et bradycardie évoluant vers l’asystolie. Une réanimation avec massage cardiaque, intubation, ventilation mécanique et injection d’1 mg d’adrénaline permet un retour en rythme sinusal. À l’admission en réanimation, la patiente est en coma hypotonique profond (score de Glasgow : 3/15) avec mydriase bilatérale. Elle présente une hypotension nécessitant remplissage et noradrénaline. De façon inattendue, on diagnostique une acidose métabolique sévère (pH 6,46, HCO3–3 mmol/L, PaCO237 mmHg,) à trou anionique augmenté (35 mmol/L) en l’absence d’élévation du lactate (1,32 mmol/L), de cétonémie et d’insuffisance rénale (créatininémie 115 μmol/L). Une alcalinisation et une hémodialyse intermittente de 4 h sont initiées. Dans l’hypothèse d’une intoxication par alcool toxique, la patiente reçoit du fomépizole (15 mg/kg puis perfusion de 1 mg/kg/h pendant la dialyse) et de l’acide folinique (100 mg). Renseignements pris auprès de sa colocataire, la patiente est dépressive et traitée par mirtazapine, fluoxétine et aripiprazole. Un flacon de GBL est découvert au domicile.RésultatsLe screening toxicologique montre la présence de fluoxétine et de mirtazapi...