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Trois laboratoires pour une substance

Auteurs : Lelièvre B1, Richeval C2, Maurer H3, Drevin G1, Compagnon P1, Abbara C1, Humbert L2, Allorge D2, Gaulier J-M2, Turcant A1
Affiliations : 1Laboratoire de pharmacologie-toxicologie, CHU, Angers, France2Laboratoire de toxicologie, CHRU, Lille, France3Laboratoire de toxicologie expérimentale et clinique, Hombourg (Sarre), Allemagne
Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S40-S41Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.051
O48
Résumé

ObjectifUne des principales difficultés rencontrées par les toxicologues analystes réside dans la veille scientifique et la mise à jour des bibliothèques des spectres de masse avec de nouveaux produits stupéfiants, ou non. Nous présentons le cas d’une jeune femme ayant porté plainte pour viol et pour laquelle des analyses ont été réalisées dans trois laboratoires.Description du casLors d’une soirée, une jeune femme de 16 ans déclare avoir bu quelques bières, puis s’être sentie mal, ne pouvant plus ni bouger, ni parler, tout en demeurant consciente. Le lendemain, soit environ 16 à 20 h plus tard, elle porte plainte et des prélèvements sanguins et urinaires sont réalisés.MéthodeDans un premier temps, après extraction liquide/liquide en milieu alcalin, les prélèvements sont analysés par LC-DAD. Les urines sont analysées par GC-MS sans et après dérivation avec du HFBA ou du BSTFA. Une recherche de psychotropes et benzodiazépines est également effectuée par LC-MS/MS dans les deux prélèvements. Dans un second temps, l’échantillon urinaire a été envoyé au laboratoire d’Hombourg pour recherche de nouvelles drogues de synthèse et drogues d’abus. Enfin, les échantillons ont été adressés au CHRU de Lille où des analyses par LC-HRMS ont été réalisées.RésultatsLes analyses initiales ont mis en évidence un pic (temps de rétention de 7,6 min) dans le sang et un pic additionnel à 6,0 min dans les urines. Les recherches de nouvelles drogues de synthèse ou drogues d’abus sont négatives. Les dernières analyses ont mis en évidence la présence de bilastine dans le sang périphérique (677 μg/L) et dans les urines (traces).ConclusionLa bilastine est un nouvel anti-histaminique H1 non sédatif. Sa demi-vie est d’environ 15 h ; elle est peu métabolisée et son élimination est majoritairement urinaire. Les concentrations plasmatiques thérapeutiques sont comprises entre 100 et 300 μg/L[1]. En cas de surdosage, les concentrations sanguines mesurées sont comprises entre 1 000 et 2 000 μg/L[2]. Les effets indésirables sont de type céphalées, somnolence, sensations vertigineuses et asthénie. L’absence de troubles de la conscience relatés par la patiente ne semble pas en cohérence avec une prise de bilastine ; il est cependant légitime de considérer que la concentration sanguine de bilastine pouvait être compatible avec la survenue d’une somnolence. Dans tous les cas, sur le plan analytique, ce dossier illustre la nécessité d’associer différents laboratoires et techniques d’analyse dans le but d’identifier de nouvelles substances. Il montre également l’importance de confronter les résultats analytiques aux données cliniques.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Lelièvre B, Richeval C, Maurer H, Drevin G, Compagnon P, Abbara C, Humbert L, Allorge D, Gaulier J-M, Turcant A. Trois laboratoires pour une substance. Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S40-S41.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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