ObjectifDévelopper des méthodes de dosage afin d’évaluer la composition chimique des e-liquides et de leurs e-vapeurs et la comparer à celle de la fumée de cigarette conventionnelle. Sont étudiés les constituants principaux des e-liquides (propylène-glycol, glycérol ± nicotine), ainsi qu’un panel de composés potentiellement toxiques (15 métaux, 16 HAP, 50 pesticides et 3 composés carbonylés).MéthodesSix e-liquides (sans arôme, arôme menthe chlorophylle et arôme tabac blond), chacun sans et avec 16 mg/mL de nicotine, provenant d’un fabriquant français sont analysés. Les e-vapeurs et la fumée d’une cigarette de référence (3R4F) sont produites par une machine à fumer (Vitrocell VC1) selon les recommandations du CORESTA et de la norme ISO 3308, respectivement, puis recueillies par des systèmes de barbotage ou des cartouches d’adsorbant. Plusieurs techniques incluant GC-FID, GC-MS/MS, HPLC-DAD, UPLC-MS/MS et ICP-MS sont développées et validées pour doser l’ensemble des composés.RésultatsIl apparaît, d’une part, que les concentrations en polluants sont fortement dépendantes des conditions de génération des e-vapeurs et, d’autre part, que les techniques de recueil mises en œuvre sont à l’origine d’une large variabilité sur les concentrations mesurées. Toutefois, l’ensemble des données découlant d’un protocole harmonisé, une analyse comparative des résultats reste pertinente. La composition des e-liquides annoncée par le fabriquant est conforme aux concentrations mesurées et quelques rares polluants sont présents à l’état de traces. Des concentrations largement plus faibles en métaux, HAP, pesticides et carbonylés sont retrouvées dans les e-vapeurs en comparaison à la fumée de cigarette 3R4F (Tableau 1).ConclusionCes résultats suggèrent que vapoter expose les utilisateurs à moins de composés potentiellement toxiques que fumer. Étendre les investigations à d’autres e-liquides et modèles d’e-cigarette constituent une future étape importante dans l’évaluation de l’exposition humaine lors de la pratique du vapotage.