ObjectifPorter à l’attention des cliniciens et des analystes l’intérêt des cheveux dans les situations d’addiction.IntroductionLes cheveux, dans un contexte clinique ou médico-judiciaire, ne doivent plus être considérés comme une matrice alternative. C’est un milieu biologique spécifique qui permet d’obtenir des informations capitales pour répondre à des interrogations tant cliniques que judiciaires. La recherche dans les cheveux des xénobiotiques est une opportunité pour démontrer une addiction, vérifier son évolution et documenter l’efficacité de la prise en charge. En France, dans les années 90, l’utilisation des phanères était vue comme une curiosité, parfois avec un grand scepticisme, compte tenu des faibles quantités à identifier, de l’ordre du ng, voire parfois du pg. De nos jours, ce prélèvement est totalement accepté par la Justice et s’impose dans de nombreuses disciplines cliniques (psychiatrie, soumission chimique, syndrome de Münchhausen par proxy…). Si l’aspect analytique est de mieux en mieux maîtrisé, en particulier par la mise en place de contrôles de qualité, la difficulté majeure dans ce domaine reste l’interprétation.MéthodeTout comme on ne soigne pas de la même façon un grand éthylique et un adepte dubinge drinking, la prise en charge d’un grand cocaïnomane est différente de celle d’un usager récréatif du week-end. Seule preuve biologique possible, l’analyse des cheveux permet d’obtenir une cartographie complète des substances utilisées et leur fréquence de consommation. LaSociety of Hair Testinga publié des recommandations pour les stupéfiants, l’éthyl-glucuronide, les esters éthyliques d’acides gras et les agents dopants. En règle générale, puisque les concentrations attendues sont de l’ordre du pg, la spectromé...