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Intérêt de la naloxone par voie nasale pour compenser les surdoses d’opiacés. Abord pharmacologique

Auteurs : Coquerel A1
Affiliations : 1UFR de médecine, Inserm U 1075, université de Caen Normandie, Caen, France
Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S28-S28Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.029
O26
Résumé

ObjectifPrésenter le nouveau dispositif de délivrance de la naloxone par voie nasale (Nalscue®).MéthodesL’addiction aux opioïdes a fortement progressé en occident ces 50 dernières années. En France, malgré la mise en place de structures adaptées (les CSAPA [centre de soins d’accompagnement et de prévention des addictions]) et la vulgarisation des traitements de substitution depuis 1996, le nombre des sujets dépendants s’est accru de 80 000 à 170 000 ces 20 dernières années. De fait, les décès par « overdose », qui avaient chuté à 30 cas par an en 1997 après l’introduction de la buprénorphine haut dosage (BHD), sont remontés progressivement pour dépasser 300 cas/an ces dernières années. Dans ce contexte, il apparaît nécessaire de proposer un dispositif simple qui permette d’antagoniser à temps l’effet d’une surdose d’opiacé. Grâce à une galénique appropriée et un dispositif pour pulvérisation nasale, on peut maintenant proposer la naloxone (NX), l’antagoniste opioïde de référence. Le dispositif d’administration nasale (NALSCUE®) permet de délivrer rapidement une dose unique de NX (0,9 mg/100 μL de solvant) dans chaque narine. En cas de non récupération d’une respiration efficace, un renouvellement d’une 2edouble dose est possible après 5–10 min. Au plan pharmacologique, la NX possède des caractéristiques pharmacologiques appropriées : son affinité 50–100 fois plus grande que celle de la morphine permet d’inverser l’overdose avec 1 mg. Ce phénomène bien connu des urgentistes après injection intraveineuse peut aussi être obtenu par voie nasale. En effet, la résorption par la muqueuse nasale se fait efficacement dès la 5eminute. Le pic est obtenu en 10–15 min et la durée de l’effet peut atteindre 30–60 min au besoin, une 2eadministration permettra de maintenir la respiration jusqu’à l’arrivée du SAMU. Le recours au service d’urgence reste nécessaire car la demi-vie de la NX est brève (30 à 60 min) par rapport à celle de la morphine, de l’ordre de 2–3 heures, et celles de la méthadone ou de la BHD, de l’ordre de 15 à 24 h. Un abord structure/activité et effet/dose sur l’ensemble des opioïdes permet de confirmer l’intérêt de la NX. Elle ne passe pas la barrière digestive, ce qui permet la prévention de la constipation (en l’associant à l’oxycodone), ou de l’overdose en l’associant à la BHD (Suboxone®). La compréhension des affinités relatives et de l’efficacité de la transduction sur les différents sous-types des récepteurs opioïdes mu, delta et kappa permet de juger de la dangerosité relative des différents opioïdes. L’utilisation judicieuse de la NX intra-nasale devrait donc permettre de réduire les surdoses mortelles, mais cela va toutefois dépendre des produits festifs employés, des contextes d’usage des patients substitués et de l’intérêt des soignants et des patients à posséder un médicament qui peut antagoniser à temps une surdose.ConclusionSi la manipulation de Nalscue®paraît simple, il faudra néanmoins avoir un personnel formé et des boites factices pour en assurer la bonne utilisation. Une autre limite sera le coût du traitement et les modalités de son financement. Actuellement le Nalscue®est mis à disposition du corps médical grâce à une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) de cohorte. Cette ATUC devrait permettra de clarifier la place de la naloxone intra-nasale dans la prévention des décès par overdose d’opiacés.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Coquerel A. Intérêt de la naloxone par voie nasale pour compenser les surdoses d’opiacés. Abord pharmacologique. Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S28-S28.
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Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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