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Changeons nos pratiques ! À propos de deux cas d’intoxication à la 4-méthyléthcathinone (4-MEC)

Auteurs : Gambier J1, Boyer J-C2, Chataignier A1, Basset F1, Bertrand N1, Dorandeu A3, Benslima M3
Affiliations : 1Équipe de liaison et de soins en addictologie, CHU de Nîmes, France2Unité de toxicologie, service de biochimie, CHU de Nîmes, France3Institut de médecine légale, CHU de Nîmes, France
Date 2017 Mai, Vol 29, Num 2, Supplement, pp S21-S22Revue : Toxicologie Analytique et CliniqueDOI : 10.1016/j.toxac.2017.03.018
O15
Résumé

ObjectifDepuis 2010, le phénomène « chemsex » se développe dans la communauté HSH (homme ayant des relations sexuelles avec des hommes). Alors que le dispositif DRAMES fait état de peu de décès impliquant l’usage de cathinones, les informations recueillies auprès des usagers HSH donnent l’impression d’une « véritable hécatombe ». En s’appuyant sur deux cas d’intoxication (un décès et une surdose), nous essayons de montrer comment le changement de nos pratiques associé à un meilleur partage d’informations entre addictologues, toxicologues et légistes permettraient d’améliorer les connaissances sur la morbidité des nouveaux produits de synthèse (NPS).CasCas 1 : Un quinquagénaire pris en charge pour coma. Cas 2 : Un homme de 40 ans retrouvé sans vie. Des prélèvements de routine (cas 1) etpost-mortem(cas 2) sont remis au laboratoire. Le dépistage urinaire des amphétaminiques est réalisé par technique immuno-enzymatique CEDIA. Les dosages dans le sang et l’urine d’une quarantaine de stupéfiants (incluant 4 cathinones) sont réalisés par des techniques validées de LC-MS/MS à l’exception des cannabinoïdes dosés par GC-MS. Un criblage toxicologique large (ciblé et non ciblé) après extraction acide et basique dans les liquides biologiques est mis en œuvre par techniques chromatographiques LC-UV/BD et LC-MS/MS (bibliothèque spectrale contenant 1254 spectres dont 14 cathinones).RésultatsCas 1 : un résultat positif aux amphétamines est rendu aux réanimateurs permettant de conclure à un coma sur prise d’amphétamines. Cas 2 : le dosage par LC-MS/MS des principaux stupéfiants (cannabinoïdes, opiacés, amphétaminiques et cocaïniques) s’avère uniquement positif à la méphédrone dans le sang périphérique (29 ng/mL), alors qu’un pic chromatographique avec un spectre UV identifié comme étant celui de la méphédrone est mis en évidence dans tous les liquides biologiques par LC-UV/BD. Aucun spectre de masse n’est cependant reconnu dans la bibliothèque spectrale du laboratoire. Un retraitement manuel des données de criblage permet de mettre en évidence un spectre intense contenant majoritairement un fragment m/z à 192,2 commun à la 4-MEC, la pentedrone et la 3,4-DMMC. Une demande aux autorités requérantes des commémoratifs précise qu’un sachet de granulés verts « HollyGreen » (appellation de la 4-MEC sur Internet) a été retrouvé. Une nouvelle technique de dosage LC-MS/MS confirme la présence de 4-MEC (sang périphérique : 4,95 mg/L). Compte-tenu de l’anamnèse du cas 2, des analyses complémentaires sont effectuées pour le cas 1 : la présence de 4-MEC est confirmée dans le sang à un niveau de concentration très élevé (29,9 mg/L) jusqu’à présent non décrit dans la littérature[1].ConclusionL’émergence des NPS impose un changement des pratiques analytiques et médicales. En l’absence de consensus analytique clairement établi, le dépistage de cathinones peut donner lieu à des discordances de résultats selon les stratégies analytiques disponibles au laboratoire. Dès lors, les résultats hospitaliers positifs en amphétaminiques par technique immuno-enzymatique seront confirmés en LC-MS/MS par une technique ciblée sur les principales cathinones dont la 4-MEC. Une notification précise des cas a été faite auprès du CEIP régional et dispositif DRAMES. Nous envisageons la mise en place d’une réunion de concertation multidisciplinaire entre addictologues, toxicologues, et légistes en relation avec le CEIP régional afin d’améliorer nos pratiques respectives.

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Elsevier-Masson
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Gambier J, Boyer J-C, Chataignier A, Basset F, Bertrand N, Dorandeu A, Benslima M. Changeons nos pratiques ! À propos de deux cas d’intoxication à la 4-méthyléthcathinone (4-MEC). Toxicologie Analytique et Clinique. 2017 Mai;29(2):S21-S22.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 30/04/2017.


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