ObjectifsLe baclofène est un myorelaxant d’action centrale, analogue du GABA, prescrit dans le traitement de la spasticité. Nous rapportons le cas d’un patient de 60 ans, insuffisant rénal chronique, traité quotidiennement par 15 mg de baclofène pour la prise en charge d’une hémiplégie droite spastique. Sept jours après une hospitalisation pour néphrectomie élargie droite, le patient a présenté une encéphalopathie. Le scanner cérébral ne retrouvant pas de signe d’AVC, un surdosage médicamenteux a été évoqué.MéthodesUn double screening en CG/SM et CLHP/BD a été réalisé sur deux échantillons sanguins prélevés avant et après dialyse du patient. La concentration de baclofène a été mesurée sur ces mêmes échantillons par une méthode validée utilisant la chromatographie liquide couplée à un spectromètre de masse à trappe d’ions.RésultatsLe screening toxicologique n’a pas permis de mettre en évidence de baclofène. Les concentrations sériques de baclofène sont mesurées à 2100 ng/mL sur le prélèvement effectué avant la dialyse et à 1150 ng/mL sur le prélèvement post-dialyse.ConclusionL’encéphalopathie est très probablement la conséquence d’un surdosage en baclofène. La régression des symptômes après la séance d’hémodialyse, corrélée à une nette diminution des concentrations sériques, va dans le sens de cette hypothèse. En effet, le baclofène étant majoritairement éliminé par filtration glomérulaire, il s’est accumulé chez ce patient dont la fonction rénale était altérée. Cette observation souligne l’intérêt de mesurer les concentrations résiduelles de baclofène chez les patients insuffisants rénaux afin d’éviter son accumulation par une adaptation précoce de la posologie.