Clostridium(C.)difficileest responsable de 15 à 25 % des diarrhées postantibiotiques et de plus de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses. Cet entéropathogène est la première cause de diarrhée nosocomiale chez l’adulte dans les pays industrialisés. Les toxines A et B produites par les souches toxinogènes sont les principaux facteurs de virulence. L’âge supérieur à 65 ans, l’antibiothérapie et l’hospitalisation représentent des facteurs de risque importants d’infection àC. difficile(ICD). Depuis le début des années 2000, les infections sont devenues plus fréquentes, plus sévères et plus difficiles à traiter. Cette évolution est en partie liée à l’émergence du clone épidémique 027/BI/NAP1. Le diagnostic bactériologique des ICD repose sur la mise en évidence soit des toxines libres directement dans les selles, soit d’une souche toxinogène deC. difficile. Le traitement repose sur l’utilisation du métronidazole per os pour les formes peu à modérément sévères et de la vancomycine per os pour les formes sévères d’infections ; la fidaxomicine récemment commercialisée représente une alternative à la vancomycine. La transplantation de microbiote fécal permet de traiter avec succès les récidives multiples et fait maintenant partie des recommandations européennes pour la prise en charge des ICD. La chirurgie doit être envisagée de façon précoce en cas de complication. La prévention des ICD est basée à la fois sur le bon usage des antibiotiques et la mise en place des précautions contact pour éviter la transmission croisée.